Un rapport co-rédigé par le président du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) et l’ancien directeur général du Crédit Agricole recommande  de réduire de moitié le nombre de chèque émis par les Français d’ici à 2017.

Trop onéreux selon le rapport, le paiement par chèque devrait être peu à peu écarté au profit des virements et des transactions électroniques, considérés comme plus sûrs et moins couteux. Contrairement à la plupart des pays européens, les paiements par chèque ou espèces restent en France la référence dans les transactions quotidiennes. Ainsi, en 2010, 18,3% des paiements hors espèces ont été réglés par chèque et ce, pour un montant moyen de 555€. Pour les deux auteurs du rapport, il devient urgent d’encadrer les Français et de les orienter vers d’autres moyens de paiements plus sûrs et moins couteux.

Toujours selon le rapport, «les paiements en liquide ou par chèques induisent des coûts de gestion élevés pour les banques et grèvent ainsi leur capacité à investir pour préparer les moyens de paiement d’avenir». En effet, même si certaines banques ont déjà tenté d’expérimenter et de développer le paiement sans contact ou le paiement via un téléphone mobile, des acteurs d’origine non-bancaire ont déjà mis en place de véritables portefeuilles électroniques comme Google et son « Google Wallet » aux Etats-Unis. Si les banques ne parviennent pas à investir massivement dans les nouveaux moyens de paiement, celles-ci, déséquilibrées, pourraient fragiliser l’économie française. Il reste donc beaucoup à faire dans le développement de nouveaux moyens de paiement, même si de nombreuses banques, en particulier les banques en ligne proposent déjà des applications pour smartphone complètes et utiles.

Les deux coauteurs préconisent l’instauration d’une importante réflexion de filière. Le projet qui vise l’horizon 2016 sera probablement lancé dès l’automne prochain dans le but de «définir et réaliser une ambition nationale» qui anticiperait les changements majeurs du secteur. La réflexion se construirait autour de deux piliers principaux réclamés par tous les acteurs du secteur : sécurité et facilité des paiements.

Afin de préparer le futur paysage français du paiement qui favoriserait l’ensemble des transactions en ligne et le paiement sans contact, les auteurs préconisent  d’accélérer rapidement la réduction de l’emploi des chèques. Pour ce faire, les deux auteurs préconisent de s’appuyer sur un rapport réalisé en mars 2011 par le CCSF à la demande de Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie. L’étude avait exposé les raisons de la persistance d’utilisation des chèques comme moyen de paiement : son rôle psychologique de régulateur et de contrôle de dépenses mais aussi l’habitude bien encrée de n’utiliser que les chèques pour certaines dépenses. La ministre avait alors décidé de ne pas programmer la fin du chèque. Les deux auteurs du rapport estiment qu’il est désormais temps de tourner la page et qu’il est nécessaire non seulement d’accélérer le mouvement, mais aussi de fixer pour 2017 l’objectif de réduire de moitié le nombre de chèques émis.

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