Le jargon de la finance fourmille d’expressions étranges pour les non-initiés. C’est le cas des obligations. Sans doute moins sexy et moins médiatisées que les actions, leurs contours restent flous pour le profane. Quelle est leur définition et leur fonctionnement? A quoi servent-elles? Zoom sur les obligations…
Qu’est-ce qu’une obligation ?
De même que les particuliers, les entreprises et les gouvernements ont besoin d’argent pour le financement de leurs projets. Toutefois, à la différence des particuliers, ces projets engendrent des besoins financiers immenses qu’une seule banque ne saurait satisfaire. D’où le recours aux obligations.
Les obligations sont donc des titres de créances négociables utilisés par les entreprises et les Etats pour lever de l’argent sur les marchés financiers.
L’entité qui vend l’obligation est appelée “l’émetteur”. On peut donc concevoir l’obligation comme la dette d’un emprunteur (l’émetteur) envers un prêteur (l’investisseur).
Comment ça fonctionne ?
Quand on place son argent durement gagné, on s’attend naturellement à un retour sur investissement. Dans le cadre des obligations, l’émetteur doit payer une prime à l’investisseur. Elle est payée sous forme d’intérêts à taux prédéterminés qu’on désigne sous l’appellation “coupon”. La date à laquelle l’émetteur doit rembourser la valeur nominale (la somme empruntée) est la appelée la date échéance.
Les obligations sont des titres à revenu fixe. Vous savez exactement quel sera le montant de votre remboursement si vous gardez le titre jusqu’à échéance. En effet, pendant leur durée de vie, les obligations font l’objet d’une cotation en bourse, ce qui vous laisse le loisir de les revendre avant échéance.
Illustration: supposons que vous achetiez une obligation ayant une valeur nominale de 1500 euros avec un coupon à 5% et une échéance de 5 ans. Vous allez recevoir 75 euros (1500 * 5%) par an durant les prochaines cinq années.
Il existe d’autres formes d’obligation comme les obligations à taux variable et les obligations indexées sur l’inflation.
Les obligations à taux variable sont des obligations dont le coupon n’est pas fixe. Il est indexé sur un taux de marché à court terme comme le LIBOR, auquel s’ajoute un taux fixe.
Les obligations indexées sur l’inflation sont des obligations dans lesquelles le coupon est réévalué pour que sa valeur reste la même dans le temps que celle voulue à l’émission.
Quid de la fiscalité ?
Les produits d’obligation sont soumis à un prélèvement à la source obligatoire de 24 % qui constitue un acompte d’impôt sur le revenu. Cet acompte est ensuite déduit du montant de l’impôt à payer l’année suivante au titre du versement des intérêts et dividendes.
Si le montant de l’acompte est supérieur au montant de l’impôt dû, l’excédent d’impôt sera restitué.
A l’inverse, si le montant de l’acompte est inférieur au montant de l’impôt dû, car le contribuable est imposé à un taux marginal supérieur (30 % ou plus), la différence sera rajoutée à son impôt à payer.
Les épargnants dont le revenu fiscal de référence de l’année N-1 est inférieur à un certain montant peuvent demander à être dispensés du prélèvement de l’acompte.