Etes-vous un investisseur actif ? Avisé ? Un petit boursicoteur ? Selon votre profil vous pourrez déterminer le courtier qui vous convient le mieux. Attention tout de même ! Le choix du courtier n’est pas sans difficultés !
Ces dernières années, les courtiers se livrent une rude concurrence dont le client peut tirer avantage. De très larges progrès en matière de transparence tarifaire ont été faits et la rivalité qui oppose les différents courtiers oblige ceux-ci à innover en permanence ainsi qu’à améliorer la qualité de leurs services. L’épargnant a donc de quoi se laisser séduire. Outre les offres promotionnelles de nombreux courtiers en ligne, il doit choisir son intermédiaire de façon à ne pas avoir de mauvaise surprise et de disposer d’une formule qui lui est adaptée. Il faudra donc décrypter l’offre, les tarifs et les services du courtier efficacement.
Faire le tri tarifaire en fonction de son profil
Les tarifs parfois cachés derrière les offres promotionnelles compliquent le calcul. Il est donc très important dès le départ de définir son profil en se posant les bonnes questions. Connaissez-vous parfaitement le marché ? Etes-vous un investisseur à court terme ou à long terme ? Ces simples questions permettent de différencier un investisseur actif qui passe de nombreux ordres d’un autre qui n’en passe que peu. Ainsi, en l’absence d’une tarification homogène la définition de votre profil vous permettra de faire un premier tri.
La compréhension des grilles tarifaires des courtiers est plus ou moins complexe. Celle de Binck.fr par exemple, ne comprend pas de forfait et est une des plus simples à comprendre. Celle de Cortal Consors en revanche est beaucoup plus mystérieuse et demande une plus grande attention pour être comprise.
Les frais de courtage, qui représentent la commission du courtier lors d’une opération d’achat ou de vente, peuvent être très variables d’un courtier à l’autre. Généralement, ils dépendent du nombre d’ordres passés dans le mois et/ou de leurs montants. Certains courtiers suppriment parfois ces frais mais attention, cette faveur peut parfois cacher des conditions difficiles à tenir. Ainsi, le tarif « zéro courtage » de Fortuneo ne s’applique que pour deux ordres par mois qui doivent être inférieurs à 10 000€. Une autre contrainte s’y ajoute : le compte doit présenter un solde minimal de 50 000€ en fin de trimestre sans quoi Fortuneo prélève 120€.
Il vous aussi surveiller les droits de garde. Ils représentent la commission due au courtier pour la conservation des titres. Ici aussi la fréquence de prélèvement et le mode de calcul diffèrent selon les courtiers. Toutefois s’ils sont gratuits il vous faut absolument vérifier que les modalités d’application de l’offre sont réalisables. Les frais de marché eux, sont beaucoup plus discrets. Ils correspondent au coût de la plateforme d’exécution d’un ordre et sont d’autant plus discrets que seuls Cortal Consors et BforBank les facturent sur Nyse Euronext. Pour conclure votre enquête tarifaire, il vous faudra lister le prix des prestations comme par exemple le coût d’un ordre par téléphone, de celui des alertes par SMS ou encore du coût pour les cours de Bourse en continu. L’imagination des courtiers en matière de facturation est sans limites. Loïc Javoise, responsable produits Bourse chez Binck.fr rappelle qu’« il ne faut jamais céder aux tentations d’une promotion sans avoir préalablement étudié les offres permanentes ».
Evaluer l’offre de produits selon ses exigences
Après avoir éclairci le critère des tarifs, il vous reste encore à déterminer si l’offre de produits du courtier correspond à vos propres exigences. Sur ce thème également, il y a de très grands écarts. Saxo Bank par exemple, propose au boursier averti plus de 20 000 instruments traditionnels et dérivés. Par opposition, Mesactions.com affiche un menu bien plus léger où les marchés dérivés sont exclus. Bourse Direct et Binck.fr misent quant à eux sur une « exhaustivité sélective » et BforBank sur « une rare expertise sur les valeurs moyennes » explique le responsable Bourse et titres de BforBank, Bertrand Miserey.
En ce qui concerne les OPCVM, les courtiers n’hésitent pas à en proposer une large gamme. 200 fonds disponibles chez Bourse Direct, 700 chez Fortuneo et plus de 2000 chez BforBank. Ils sont proposés aux clients sans droits d’entrée ni de sortie. Par ailleurs, certains établissements de courtage disposent d’une licence bancaire (Boursorama, Fortuneo, Monabanq….) leur permettant d’assurer une palette plus ou moins large de placements complémentaires. Benoît Gommard, DG de Cortal Consors souligne que c’est un statut qui « satisfait pratiquement toutes les demandes en délivrant aussi bien des Livret A, bancaire et de développement durable que des contrats d’assurance-vie, des FCPI, SCPI… et même de l’or physique ».
Les besoins du client en matière de services
Le dernier et troisième critère d’investigation dans le choix d’un courtier repose sur la qualité mais aussi la variété de l’information. Bien souvent, les courtiers ne ménagent pas leurs efforts pour se distinguer. Certains disposent d’une très voire trop riche information (Boursorama) et d’autres d’une carte réduite au strict minimum (Mesactions.com). Vous avez donc l’embarras du choix. En somme, il vous faut vous interroger sur vos besoins. Est-il utile pour moi d’accéder aux analyses fondamentales ou aux analyses plus techniques? Ai-je besoin d’outils graphiques ou d’instruments d’aide à la décision ? Ai-je besoin ou non de conseils personnalisés ? Est-il nécessaire pour moi de pouvoir passer des ordres avec mon téléphone portable ?
Choisir un courtier, c’est avant tout considérer l’ensemble de ses services en fonction de ses besoins. Mais ce n’est pas tout. Il est aussi nécessaire de vous assurer que l’ergonomie du site Internet vous convient et de vérifier que les plateformes de passages d’ordre sont faciles d’utilisation. Tous ces efforts ne sont pas superflus dans le monde très contrasté du courtage en ligne !