L’épargne solidaire est davantage engagée en terme de responsabilité que l’épargne éthique. Elle permet de financer des opérations solidaires qui ne trouvent pas de financement dans les circuits financiers classiques.

« Agissant directement contre l’exclusion, ces projets peuvent concerner des entreprises créées par ou pour des personnes en difficultés, le logement de familles en situation précaire ou par des activités sur des territoires marginalisés » explique Matilde Castres chez Finansol. Si les opérations dépassent le cadre français, elles doivent encourager la solidarité Nord/Sud.
Finansol est une association qui vise à promouvoir une économie centrée sur la dimension humaine et la cohésion sociale. Ses membres appartiennent aussi bien au domaine financier (établissements bancaires, banques en ligne.. etc.) qu’aux domaines naturellement solidaires comme l’emploi, l’insertion, l’environnement ou encore la solidarité internationale.

Une palette de produit solidaire

Cette association, au cœur de la démarche de financement solidaire, a déjà labellisé une quarantaine de produits classés en deux familles distinctes : les placements de partage et les produits d’investissements solidaire.

Les placements de partage garantissent qu’un pourcentage du revenu généré est redistribué sous forme de dons à des organismes solidaires. Selon le choix opéré par le particulier, 25, 50, 75 ou 100% des intérêts peuvent ainsi être reversés moyennant un justificatif, en tant que donateur, à joindre à la déclaration de revenus.

Dans le même esprit, des acteurs du monde mutualiste ont créé des outils, qui, à chaque utilisation, produit une action solidaire. Par exemple, lors d’un retrait depuis une carte bleue « Bleue Agir », son détenteur accepte de verser six centimes à l’association de son choix : Médecins du monde, UNAPEI, AIDES, Action contre la faim, Energies pour le monde. Le Livret Agir – rémunéré au taux du livret A majoré d’un point - permet également de donner la moitié des intérêts annuels générés.

Les produits d’investissement solidaire doivent consacrés, selon la loi, au moins 10% de leurs encours au financement de projets solidaires. Ces produits peuvent revêtir différentes formes : actions/parts sociales d’institutions financières solidaires, produits bancaires solidaires, produits d’assurance-vie solidaire, fonds solidaire…etc.
Le régime fiscal varie selon le produit d’épargne solidaire choisi. Cependant, quelque soit le type de placement effectué, le contribuable bénéficie d’une réduction d’impôt de 25 à 75%.

Le baromètre de la finance solidaire

Créé en 2009, l’Observatoire Finansol de la finance solidaire mesure chaque année son évolution. Début 2010, le montant des activités financées par l’épargne solidaire, est de 507 millions d’euros. Sous l’impulsion de l’épargne salariale solidaire, cela marque une augmentation de 34% par rapport à l’année dernière.
Selon cette étude, cela représente 26 000 emplois créés ou consolidés, 2 000 familles logées ou relogées, une production d’énergies renouvelables et développement de l’agriculture biologique et un appui aux institutions de micro-finance dans le monde. Même si les logements sociaux bénéficient le plus largement des financements solidaires, les activités environnementales marquent une forte progression cette année.

Les 5.4 millions d’euros de dons aux associations de solidarité en 2009 traduisent un léger recul des dons par rapport à 2009. Ils sont essentiellement utilisés pour l’accompagnement de personnes en difficulté, travaillant au sein d’une activité solidaire, et pour les activités menées par les ONG (CCFD, Habitat et Humanisme, Fondation Solidaire Mutualiste, Terre et Humanisme…)

Le créneau de l’épargne salariale et la « plus value éthique » séduisent… et tendent vers une croissance partagée !